La santé du lapin

La santé du lapin nain est fragile, c’est pourquoi il faut être vigilant et sans cesse attentif au moindre changement de comportement ou attitude inhabituelle. Les lapins ne produisant pratiquement aucun bruit, il est difficile de se rendre compte qu’ils souffrent et où ils souffrent. Les signes qui témoignent que le lapin est malade sont en général un manque de vivacité, le refus de s’alimenter ou de s’abreuver et pas assez de crottes ou des crottes anormale. Ce sont donc ces trois points qu’il faut surveiller régulièrement pour pouvoir, si quelque chose ne va pas, agir le plus vite possible afin d’éviter le pire. Si vous remarquez un ou plusieurs de ces symptômes et que cela vous inquiète, il est préférable d’aller chez le vétérinaire, au risque que ce ne soit rien, plutôt que d’attendre plusieurs jours que cela s’aggrave.

 

Les troubles digestifs :

  • Les diarrhées, qui se caractérisent par des déjections liquides ou presque (à ne pas confondre avec les caecotrophes), sont en générale dues soit à une mauvaise alimentation (changement brusque ou trop de légumes verts chez les jeunes, eau contaminée, manque de foin ou trop de granulés, légumes souillés ou foin moisi), soit à une source de stress, soit à une mauvaise hygiène, soit à une infection bactérienne ou parasitaire. Les symptômes sont un lapin moins en forme, triste et qui mange moins. Il est impératif d’aller consulter un vétérinaire car cela peut être grave dans certains cas.
    Traitements : ne donner au lapin plus que du foin et de l’eau, le vétérinaire donnera des antibiotiques adaptés à chaque cas. Si la cause est alimentaire, vous pouvez lui mélanger un peu de régulateur de flore intestinale dans son eau.

  • Les occlusions intestinales se caractérisent par peu, voir pas de déjections. Les crottes sont plus petites que d’habitude ou reliées par des poils. C’est la plupart du temps dû à l’ingestion de poils lorsque le lapin fait sa toilette. C’est très fréquent chez les lapins angoras et têtes de lion, surtout en période de mue. Mais cela peut également être dû à l’ingestion d’un corps étranger tel que du plastique ou du carton. Cela peut être très grave dans certains cas et mener à un arrêt du transit car, le lapin ne pouvant pas vomir, l’estomac se bouche et stop le transit. Le lapin cesse de s’alimenter et, dans certains cas, ça peut être fatal au bout de quelques jours. Le lapin n’est pas très vif, il a mal au ventre et se tortille de douleur en adoptant une position de dos voussé.
    Prévention : brosser régulièrement le lapin pour qu’il avale le moins de poils possibles, donner des comprimés de Papaya Fruit Plus (un complément alimentaire à base de papaye et d’ananas qui permet de dissoudre les poils dans l’estomac) pendant toute la période de mue.
    Traitements : donner de l’huile de paraffine (en quantité adapté) ou du jus d’ananas qui permet de dissoudre ou d’évacuer les poils, lui masser le ventre d’avant en arrière pour faire repartir le transit, l’inciter à bouger et à boire. Il est important de consulter un vétérinaire qui pourra effectuer une injection qui permet de faire passer le bouchon. Dans le pire des cas, une intervention chirurgicale peut être nécessaire.

  • Le tympanisme : Maladie causée par l’ingestion de légumes verts moisis, mouillés ou glacés ou par des aliments comme le chou qui peut occasionner des ballonnements. Cette maladie est souvent mortelle. Les symptômes sont : corps ballonné, le lapin tambourine avec ses pattes arrière, grince des dents par la douleur et difficultés respiratoires. Consultez un vétérinaire le plus rapidement possible.

Les problèmes dentaires et buccaux :

  • Les malocclusions sont liées au fait que les dents du lapin poussent en permanence (2 mm/semaine) et doivent donc s’user régulièrement en mangeant du foin ou en frottant les dents du haut contre celles du bas. Le problème de la malocclusion est due au fait que les dents ne s’usent pas ou pas assez à cause d’une mauvaise disposition des dents. Les causes sont soient congénitales (mâchoire inférieure trop avancée), soient traumatiques (fracture de la racine des dents ou de la mâchoire à cause d’une chute), soient nutritionnelles (manque de fibres, carence en calcium et en vitamine D). Les lapins qui rongent avec acharnement les barreaux de leur cage se déplacent les dents en tirant dessus ce qui peut également entraîner une malocclusion. Cela peut affecter les incisives ou les molaires. Les incisives de la mâchoire supérieur doivent normalement êtres situées devant les incisives de la mâchoire inférieur. si c’est le contraire, les dents ne s’usent pas et continuent à pousser jusqu’à ce que le lapin ne puisse plus s’alimenter. Il bave beaucoup, s’amaigrir et peut même avoir des diarrhées.
    Traitement : Il consiste à couper régulièrement les incisives. Il se peut même qu’on les retire car elles ne sont pas indispensables pour que l’animal puisse s’alimenter. C’est plus embêtant lorsqu’il s’agit des molaires car il faut les limer sous anesthésie général.

     

  • Les abcès apparaissent en général à la suite de malocclusions ou de fractures dentaires.Le lapin est triste et cesse de s’alimenter. On remarque des grosseurs au niveau de la mâchoire voir même, par la suite, un peu partout sur le corps.
    Traitement : une chirurgie est nécessaire.

Les maladies respiratoires :

  • Le coryza est en quelques sortes le rhume du lapin. Il se caractérise par le nez qui coule, une conjonctivite, des éternuements ou d’autres gênes respiratoires. Il est souvent dû à une perturbation de l’environnement du lapin tel qu’un changement brusque de température, une température trop élevée (plus de 22°C), trop de courants d’air ou un manque de changement de sa litière.
    Traitements : antibiothérapie par voie générale, parfois associée à l’inhalation d’un mélange gazeux. Il faut bien sûr régler le problème qui a causé les troubles de votre lapin en revoyant son environnement.

  • La pneumonie se remarque surtout à cause d’un écoulement nasale, d’une toux, d’une fièvre et de difficultés à respirer. Cela peut être mortel même si le lapin est traité.

Les troubles urinaires :

Le lapin a du mal à uriner et procède par petites quantités. On peut parfois remarquer du sang dans ses urines. Le lapin reste le plus souvent possible immobile, le dos voussé. Il a le ventre gonflé. Dans les cas les plus graves il n’urine plus du tout et peut mourir dans les 48h s’il n’est pas traité.
Ces troubles sont dus à la formation de volumineux cristaux de carbonate de calcium dans les urines : ce sont des calculs. Ils sont très douloureux car ils endommagent ou bouchent les voies urinaires. Il est possible de prévenir la formation de calculs en faisant attention de donner à votre lapin que des aliments et de l’eau qui ont une faible concentration de calcium.

Les virus :

  • La myxomatose est une maladie très dangereuse et souvent mortelle pour le lapin. Elle s’attrape par les piqûres de moustiques ou de puces et est contagieuse entre lapins. Elle se caractérise par l’apparition de petites boules violacées de 1 à 5mm appelées nodules sur les oreilles, près des yeux et des lèvres, une inflammation des paupières, de la conjonctivite, de la fièvre et un gonflement de la face. L’incubation dure une dizaine de jours. Il existe des formes atténuées qui guérissent en quelques semaines.

 Prévention : il existe un vaccin contre la myxomatose et il est vivement conseillé de faire vacciner les lapins qui sortent régulièrement dans le jardin, ceux qui vivent (même s’ils ne sortent pas) dans une zone où il y a souvent des moustiques, ceux qui sont susceptibles d’attraper des puces (par exemple s’il y a un chien à la maison) et ceux qui sont en contact avec d’autres lapins. Le vaccin est efficace à partir de 3 semaines après l’injection et dure 6 mois. Il est donc nécessaire de le renouveler tous les ans, de préférence en avril ou en mai afin qu’il couvre toute la période des moustiques.

  • Le VHD ou maladie virale hémorragique est également une maladie très grave mais peu fréquente chez le lapin nain. Elle est très contagieuse, fulgurante et la plupart du temps mortelle. On peu parfois remarquer des symptômes tels que de la fièvre, un perte d’appétit et des convulsions mais la plupart du temps la mort intervient avant même l’apparition des symptômes. Le VHD se transmet par contact direct ou indirect avec un lapin ou un objet infecté, ce qui signifie que si vous touchez un lapin infecté et que plus tard dans la journée vous allez caresser votre lapin il y a un gros risque de contamination. Les précautions à prendre sont donc laver ses vêtement et chaussures après avoir été en contact avec un lapin suspect, de se laver les mains et de respecter une période de quarantaine d’au moins 5 jours quand vous adoptez un nouveau lapin.

Prévention : étant donné qu’il n’existe aucun traitement contre le VHD vous pouvez faire vacciner votre lapin en prévention si vous vivez dans une zone où il y a des lapins sauvages ou des lapins d’élevages suspects.

Les parasites :

  • Les aoûtats sont de petits acariens qui ressemblent à de minuscules araignées rouges. Ils pullulent dans les prairies et dans les jardins en été et attaquent autant nos lapins que nous. Leurs piqûres, souvent situées au niveau des plis de la peau, entraînent de forte démangeaisons. Il arrive parfois qu’ils pondent leurs œufs sur nos lapins (souvent sur les oreilles, près des yeux et entre les doigts) qui forment des amas de petites boules oranges flash.
    Traitement : il est nécessaire de retirer les œufs avant qu’ils n’éclosent pour ne pas que votre lapin soit envahi d’aoûtats. Pour cela vous pouvez enlever une grande partie des œufs avec une pince à épilée puis mettre une pommade antiparasitaire telle que l’Oridermyl® sur ceux qui restent.
    Prévention : Il n’existe aucun produit antiparasitaire de prévention qui soit réellement efficace contre les aoûtats

 

    

œufs d’aoutats sur la pointe des oreilles

  • Les puces s’attrapent suite à un contact avec un chien ou un chat infesté. Étant donné qu’elles jouent un rôle dans la transmission de la myxomatose il est important de faire le nécessaire pour s’en débarrasser. Mais il faut être vigilant car certains anti-puces sont toxiques pour les lapins et seuls 2 peuvent être utilisés en prévention : Stronghold® pour chaton et Advantage® qui protègent également des tiques. En cas infestation il faut bien se renseigner auprès d’un vétérinaire pour lui donner un traitement adapté.

  • Les tiques s’attrapent dans l’herbe, elles pénètrent partiellement dans la peau et sucent le sang de leur hôte. Heureusement elles ne transmettent pas de maladies graves aux lapins mais il faut quand même les retirer le plus tôt possible. Le moyen le plus facile de retirer la tique sans risquer de laisser la tête à l’intérieur et sans utiliser de produit qui pourrait être néfaste pour le lapin est d’utiliser un crochet à tiques.

  • La gale auriculaire est une maladie de l’oreille très répandue. Elle est causée par des acariens, de petits parasites qui pénètrent dans la peau du canal de l’oreille (oreille interne). Le lapin secoue la tête d’un côté à l’autre et se frotte les oreilles contre les murs. Le canal de l’oreille est recouvert d’une croûte épaisse d’un blanc jaunâtre. Consultez un vétérinaire pour avoir un traitement adapté.

  • Les teignes sont dues à des champignons. On remarque des zones de dépilation circulaires qui s’étendent de plus en plus. C’est très contagieux et transmissible à l’Homme, c’est pourquoi il est nécessaire de consulter rapidement un vétérinaire et de se laver fréquemment les mains avant et après tout contact avec le lapin.

Les troubles oculaires :

  • La cataracte est une opacification du cristallin qui diminue plus ou moins fortement la vision du lapin. Cela peut aller jusqu’à une perte totale de la vision, le lapin montre alors des difficultés à se déplacer et a tendance à se cogner dans les objets qui l’entourent (voir Comment s’occuper d’un lapin aveugle? à venir). La cataracte peut avoir plusieurs origines. Elle apparaît le plus fréquemment avec l’âge mais elle peut également faire suite à un traumatisme oculaire (ulcère cornéen) ou une encéphlitozoonose (voir plus bas). Elle peut également être d’origine génétique et affecter de jeunes lapins dans de rares cas. Il n’existe aucun traitement mais une opération peut être envisagée dans certains cas.

Filou a développé une cataracte très rapidement suite à un ulcère cornéen et une encéphalitozoonose.

  • Un ulcère cornéen se forme suite à un traumatisme sur la cornée, la fine couche qui recouvre l’œil. Il s’agit d’une lésion qui s’infecte. Généralement douloureux, l’ulcère se caractérise par une tache blanche plus ou moins importante au niveau de la lésion, un œil rouge et des larmoiements abondants qui peuvent être purulents. Le lapin va généralement garder cet œil fermé. Il peut, à cause de la douleur, rester prostré et cesser de s’alimenter. Si il n’y a pas de tache blanche qui apparaît, l’ulcère peut être détecté par le vétérinaire grâce à un test fluo qui révélera la lésion. Le traitement est long et comprend généralement une semaine d’anti-inflammatoire qui agira également contre la douleur et pas loin d’un mois de différents collyres à mettre dans les yeux plusieurs fois par jours. Il peut être également nécessaire de pratiquer une chirurgie par un vétérinaire spécialisé en ophtalmologie. Consultez rapidement et, en attendant, nettoyez l’œil avec du sérum physiologique. Évitez les litières poussiéreuses et volatiles telles que les copeaux de bois.

Évolution de l’ulcère de Filou

  • Conjonctivite (à venir)

Les troubles auriculaires :

  • L’otite (à venir)

Les maladies cérébrales :

  • L’encéphalitozoonose (ou E.cuniculi) est due à un parasite qui s’installe dans le cerveau. Beaucoup de lapins en sont porteur mais la maladie ne se déclenche que lorsque le lapin est faible. Apparaissent alors des troubles cérébraux tels que des pertes d’équilibre, un torticolis (tête penchée), paralysie des membres postérieurs, soif excessive, incontinence, nystagmus (mouvement d’oscillation involontaire et saccadé du globe oculaire), perte d’appétit… Si elle n’est pas traitée à temps, cette maladie peut être mortelle. Un traitement anti-parasitaire au Panacur est long (minimum un mois) mais efficace. (Voir Encéphalitozoonose, le cas de Filou)